Frédéric Arcos
Il existe une force picturale pure dont Van Gogh serait le porteur, une sorte d'énergie à la fois créatrice et destructrice. Cette double mythologie crée après sa mort reste omniprésente dans la peinture, elle est à la source d’un grand nombre de malentendu sur son œuvre.... Van Gogh inaugure l'art comme énergie pure et singulière, il marque la fin de l'art comme moyen de connaissance.
Il est le point aveugle, carrefour d'une peinture désintéressée du principe de singularité et d'une vision de l'artiste en médium, traversé par des forces magiques.
"Ce qui nous a perdu la culture - écrit Artaud c'est notre idée occidentale de l'art...à notre idée inerte et désintéressée de l'art, une culture authentique oppose une idée magique et violemment égoïste, c'est à dire intéressée. "
On est bien là au cœur du paradoxe que porteront les avant gardes historiques du vingtième siècle, issues et symboles de l’autonomie de l’art elles en espèrent la fin et l’émancipation dans la vie, un retour et une dissolution dans la vie.
Van Gogh fut profondément traversé et ébranlé par ces forces là, prophétisant à sa façon ce qui va parcourir les avant gardes, une vision créatrice qui prophétisa les désastres avenir. Au delà du symbole moderniste qui fut construit à posteriori il se démarque profondément des autres peintres impressionniste ou autres par se conflit intérieure entre un désire violent solitaire préfigurant les désastres humains et une vision du commun et des problématiques très profondes de l’artiste dans les sociétés modernes industrielles qui se profiles devant lui. Van Gogh ce génie solitaire et maudit héros du modernisme fut l’un des rares artistes de cette époque a parler et exprimer un désire de commun entre les artistes, certes utopique et phantasmatique aux vue des problèmes qui étaient les siens, mais ils est troublant de constater que ce héros solitaire représentant de la singularité en art était habiter par des visions de partages et de communs entre artistes. Et dans sa vision, il ne s’agissait pas seulement de partager la soupe ou le pain mais bien de réfléchir à un commun plus global, esthétique et social de l’artiste.