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Rencontre entre Courbet et son collectionneur et mécène, accompagné de son serviteur, aux environs de Montpellier.

Courbet est politiquement révolutionnaire / formellement se déclare non académique / sera moins révolutionnaire que Manet mais joue un rôle essentiel dans l'émancipation de l'artiste vis à vis de l’Académie/ invention de l'artiste moderne.

Grande tension dans cette peinture au-delà d'une apparente simplicité / peinture claire lumineuse qui semble tout montrer / Met en tension l’interprétation iconographique des personnages / le juif errant
et l’interprétation propre au champ artistique / le peintre / le pouvoir / la lutte et la recherche d'autonomie des peintres.

Innovation formellement ambiguë / le tableau montre ce que l'on pourrait transcrire comme un peintre « d'avant-garde » : il sort peindre hors de l'atelier / elle reste formellement une œuvre d'atelier relativement conventionnelle dans sa facture malgré sa clarté et son sujet.

Courbet tente de peindre une nouvelle représentation de l'artiste / de nouvelles relations, en cours de changement, entre le peintre et le monde social - relations, rapports de force, usage économique - et l'idée de cette relation dans son utopie / comme un programme / scène à la fois miroir d'une réalité et projection utopique.

Pure toile d'atelier / le « dehors » est important mais reste secondaire / relativement académique dans sa forme / modelé, lumière, profondeur, détail, construction / mais totalement révolutionnaire dans le sens : un personnage nouveau apparaît : l'artiste libre.
Le « dehors » est là comme représentation d'une forme de liberté plus qu'une revendication formelle de type impressionniste / Courbet s’appuie sur une vielle gravure du juif errant.

Retrouver ces tensions multiples de sens / Courbet / marcheur / pèlerin / figure de l'artiste
Le marcheur / qui fait de sa marche une œuvre / figure de l'artiste marcheur / longue histoire des artistes

Rapport au temps d'ordre performatif tout en restant dans le champ des arts plastiques / Situationnistes / philosophes marcheurs de Rousseau à Nietzsche / Le juif errant / Le pèlerin...
Le peintre devient métaphoriquement le juif errant ou le pèlerin, et l’errant devient métaphoriquement le peintre, la figure de l’artiste.

Le pèlerin / Figure limite anachronique voire ridicule / mais figure d'artiste marcheur comme recomposition acceptable dans l'art contemporain / l'artiste libre, désintéressé de la bohème du temps de Courbet/ tension formelle / personnage qui essaye de trouver sa place dans une structure picturale qui pourrait se passer de lui.

Possibilité d'une vision figurative / voire même narrative / qui coexiste avec une vision formaliste / travail de peinture pure / tension entre les deux / peinture piège et piégée.

Quelle vision possible de l'artiste aujourd'hui ? Qu'est devenu ce personnage auto-créé ? Quel est son rapport au monde social ? Où en sont les rapports de force que voulait peindre Courbet ?

L'artiste fantôme qui erre dans les représentations de l'Histoire / l'artiste guerrier, soumis au monde social / dominé / soldat soumis et discipliné / businessman néo libéral qui se fond dans un capitalisme sans frein / dernier représentant d'un monde à l'envers anti-économique / mondain qui suit les modes / figure « recomposée » de l'artiste académique qui doit tout à l'Institution.

Arrière monde ou figure d'avenir ?