Frédéric Arcos
Prendre comme sujet l'objet qui fut si problématique pour la peinture, choisir une œuvre qui imposa à posteriori à la peinture un questionnement une auto-analyse sans fin, comme une nécessité de crise.
Refus catégorique de l'ancien modèle de l'artiste / l'artiste demiurge et hyper productif / comme du nouveau modèle et ses injonctions subjectives d'auto-réalisation de soi
Duchamp reste rétif au deux paradigmes / icône et prophète de l'art contemporain comme fut Picasso avec l'art Moderne / il reste malgré tout l'un de ses meilleurs critiques.
Il propose une autre réalisation de soi / questionne autant le politique que l’économique/ il met l'acte devant l'objet / il met le peintre à l'envers, qui lui, se retire et met l'acte derrière l'objet pictural / je m'absente devant mon objet / je disparais dans mon acte pictural
Manet crée l'artiste moderne / Duchamp crée l'artiste contemporain
L'enjeu au départ de cette série fut le désir ou la nécessité d'un rituel quotidien de peinture ou d'avant peinture.
Comme un exercice.
Un échauffement.
Etirer et chauffer les muscles avant le combat.
Le deuxième enjeu fut de créer une série infinie, d'une certaine manière une « anti- série » / sans fin / qui se situe plus dans l'acte que dans le résultat / par sa mise en œuvre.
Je voulais peindre sans oublier Duchamp / comme à une époque on ne pouvait peindre sans Picasso / les débuts de Francis Bacon sont une variation sur une peinture de Picasso / il se positionne ainsi avant de commencer à peindre vraiment.
C'est à dire prendre en compte ou non / ironie de la répétition / de la série / ironie de ramener le ready-made dans la peinture et non l'inverse / c'est à dire faire de la peinture un ready-made.